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Mieux récupérer après une séance d'ostéopathie par l'alimentation.

Vous le savez déjà si vous êtes familier des cabinets d'ostéopathie, l'inter-relation entre les différentes structures du corps fait que la localisation d'une douleur trouve parfois sa cause à distance. Sur le plan structurel, cela se conçoit depuis plus d'un siècle. Cela ne choque d'ailleurs quasiment plus aucun professionnel de santé d'entendre que la bonne mécanique articulaire du complexe cheville-pied puisse concourir à soigner un dos, par exemple.

Sur le plan fonctionnel, la recherche scientifique permettant de reconnaître (enfin!) la pensée ostéopathique commence seulement à avancer. Il faut saluer notamment les progrès récents de la recherche sur le ventre, ce "deuxième cerveau" et son microbiote. Les dernières découvertes ouvre un peu plus la voie à la reconnaissance du traitement ostéopathique viscérale, tout en donnant plus de poids aux dires que l'on prête à Hippocrate, à savoir que l'alimentation est la première des médecines et que l'on est le reflet de ce que l'on mange.

Et si ça venait du ventre?

Pour rester sur le cas des lombo-dorsalgie, je constate à l'instar de mes confrères et consoeurs ostéopathes que le système digestif présente parfois une étonnante complicité dans la survenue de ces motifs de consultations. Il possède indiscutablement des liens anatomiques avec les structures ostéo-articulaires du dos, ainsi que des liens nerveux trompeurs pour le patient puisque les douleurs peuvent être projetées ailleurs. Beaucoup de mal de dos trouvent effectivement leur origine dans le ventre, par le système digestif notamment. Parfois le cerveau interprète mal le siège d’une douleur et il arrive qu’une douleur dorso-lombaire ait en réalité pour origine un trouble de l’estomac ou des intestins. La complexité de notre ventre, son ingéniosité pour ne pas dire tout simplement sa richesse, peut avoir tellement de répercussions sur la chimie de notre organisme que l'on en viendrait presque à oublier la présomption d'innocence, mes amis!

Car oui, notre système digestif est souvent complice de nos lombalgies chroniques, de notre fatigue, de notre mal de tête, de nos tendinites à répétition, etc. Mais il est avant-tout victime de notre environnement, de nos mauvaises habitudes et de la nature de l'alimentation que nous lui apportons.

Rappelons que l'ostéopathie n'a pas pour vocation de traiter une maladie, un symptôme ou une pathologie en particulier, contrairement à ce qu'on laisse croire à des fins de vulgarisation. L'ostéopathie traite avant tout un patient. Et le patient est l'acteur central de sa santé. C'est pourquoi recevoir un traitement ostéopathique sans respecter un minimum de règles hygiéno-diététiques par la suite, reviendrait dans le meilleur des cas à en retarder les effets, et dans le pire de cas, à les restreindre.

Les règles hygieno-diététiques: quand le succès du traitement ostéo repose sur l'engagement du patient!

La séance terminée, les ostéopathes ont pour coutume de proposer des conseils hygieno-diététique de base au patient. La première des règles sera alimentaire en proposant de favoriser ou de limiter certains plats.

Sans aller jusqu'à voler la vedette aux nutritionnistes, aux diététiciens voire aux naturopathes, très compétents en la matière, le but est d'accélérer le retour à la santé et/ou d'éviter que le motif de consultation n'empire ou ne se reproduise. C'est pourquoi nous avons choisi de développer brièvement sur ce blog le sujet de l'alimentation. Mais il est certains que diminuer les toxiques que peuvent représenter le tabac, l'alcool, et d'autres mauvaises habitudes reste d'une importance cruciale. Nous en reparlerons dans un prochain article. En outre, il faudrait aussi évoquer dans un prochain sujet les infections à distance (problèmes bucco-dentaires…) et le surpoids, qui sont des problématiques indirectement liées à l'alimentation et devant être évoquées en cas de tendinopathies récalcitrantes...

Alors en quoi modifier mon alimentation va t-il concrètement m'aider à aller mieux? La plupart du temps, le symptôme dont se plaint le patient est la douleur, et elle est pour lui à la fois le problème et un obstacle à la guérison. Mis à part quelques exceptions, la douleur est habituellement due à la présence d'une inflammation. L'inflammation en elle-même n'est pas l'ennemi du corps humain. Elle est actrice dans une cascade de réactions indispensables au processus de guérison. Citons la cicatrisation, et la stimulation des défenses immunitaires notamment.

Malheureusement ce précieux phénomène est à double tranchant quand il devient chronique, puisque selon les études scientifiques il pourrait entraîner des fibroses et des remaniements de tissus pouvant conduire à des dégénérescence articulaires voire à des cancers...

Ainsi, lutter contre la douleur d'origine inflammatoire s'inscrit dans la continuité du traitement ostéopathique qui s'acharne à redonner de la mobilité aux tissus vivants. L'alimentation est un moyen naturellement complémentaire aux médicaments, et sans les effets secondaires de ces derniers.

Quelle alimentation privilégier?

Soyons honnêtes, les conseils en matière d' "ali-caments" comme on les surnomme, sont aussi nombreux que les régimes d'amaigrissement à la mode. Dans l'océan d'études scientifiques, il est très difficile de savoir à qui se fier, tant elles peuvent se contredire et toujours trouver un grand docteur ou un professeur de renom pour démonter nos certitudes présentes. En ce qui me concerne, je vais vous livrer dans ce paragraphe mes conseils propres et qui n'engagent que moi. Ils sont les fruits de l'enseignement que j'ai reçu par des médecins à l'Institut Dauphine d'Ostéopathie de Paris, de mon expérience et de celles de mes patients, de mes nombreuses lectures et de la Médecine Traditionnelle Chinoise qui est précurseure dans le domaine de la régulation des déséquilibres acido-basiques.

Ainsi, je dirais qu'une bonne alimentation dépend de ce que l'on mange, du moment où on le mange et de la manière dont on le mange . En plus, une bonne alimentation nécessite aussi une bonne digestion. C'est pourquoi il faut veiller à bien mâcher pour permettre à la salive de faire son oeuvre, manger dans une ambiance détendue, pas trop tard le soir et ne pas grignoter entre les repas. D' un point de vue quantitatif il serait bon en général d'éviter toute forme excès en sel de table, thé, café et alcool, viandes, produits laitiers et parfois en poisson ( à cause des métaux lourd...). Et qualitativement, il faut privilégier des aliments complets, frais, non-raffinés et de préférence biologiques.

Il est également souhaitable de boire de l'eau en quantité suffisante mais par petit volume tout au long de la journée. L'eau est un de nos principaux composants : Il faut privilégier cet élément et ne pas abuser d'autres boissons. Gardez en tête qu'une déshydratation de 1% influe sur vos capacité musculo-squelettiques à hauteur de 20%! Buvez plutôt des eaux minérales riches en bicarbonates (rype saint yorre, Vichy célestin, Badoit, Arvie, Rozanna…) qui vont tamponner l'acidité.

Ces conseils de base rappelés, intéressons nous à une alimentation qui aide à limiter les inflammation et à prévenir les tendinopathies. Pendant la semaine suivant une consultation ostéo, je recommande de tâcher de limiter certains aliments, tandis que d'autres seront à privilégier.

A propos des protéines:

Les protéines ont un rôle bien connu dans la fonction musculaire.

Dans la prévention de la tendinopathie chez les patients à terrain à risque, l'origine des protéines a son importance. Il existe un lien prouvé entre alimentation et le risque de développer des tendinites.

Les personnes au régime protéiné ont un ph plus acide qui pourrait favoriser athérome, tendinite et cancers. Faire attention à l'origine de ses protéines présente donc de nombreux avantages. Les dernières données brandies par les spécialistes conseillent de limiter à 250 grammes max la consommation de viande rouge par jour. Au dessus, on favoriserait l'acidité qui est un facteur de risque de l'inflammation. Les excès en charcuterie, gibiers fermentés, foie gras, viandes grasses (agneau, certaines partie du porc ), viandes marinées, fumées salées, faisandées, escargots, abats (sauf le foie qui est moins riche), mais aussi en "poudres magiques" hyper transformées vendues pour prendre de la masse musculaire représente un sacré facteur de risque de développer ou entretenir des tendinopathies.

Il est donc judicieux selon moi de s'astreindre à une consommation de viande rouge limitée à 2 fois par semaine, maximum et de remplacer quand cela est possible les apports journaliers de protéines par de la viande blanche et des protéines d'origines végétales.

Attention aux sucres!

Le sucre est un fournisseur indispensable à notre glycémie et donc de notre énergie. Mais là encore, sa mauvaise qualité et son excès peuvent nous être nuisibles de bien des manières.

Les sucres raffinés acidifient le sang et provoquent indirectement de l'inflammation! Il s'agit du sucre que l'on ajoute dans les préparations, les plats et celui caché un peu partout dans les plats tout prêts et autre aliments hyper-transformés (bonbons, sodas, paquets de céréales de petit-déjeuner...). On pointera du doigt malheureusement aussi l'excès en produits de consommation courante: les produits sucrés tel que chocolat, pâte à tartiner confiture, miel, pâtisserie à la crème, pain blanc... Il faut leur préférer les sucres lents au maximum ou au moins des aliments à faible indice glycémique. Méfions-nous des sodas et alcools qui représentent (hélas diront certains^^) des sources de calories hautement superflues et qui bien souvent déshydratent plus qu'autre chose.

Les agrumes aussi peuvent avoir leur part de culpabilité : orange, mandarine, compote de fruits, jus de fruits, fruits au sirop, prunes, citron, cerises aigres, cassis, framboises, fraises, mures, ananas, pommes acides, poires, raisins, abricot secs, figues... En excès, ils semblent favoriser selon certains auteurs le stress oxydatif et l'acidification du milieu. Les fruits secs et les tomates seraient à mettre de côté à fortiori en cas d'inflammations chroniques.

Les graisses. Bonnes ou pas bonnes?

Les graisses sont des constituants très importants de nos cellules. Faisons fi de leur mauvaise réputation. En fait les graisses... c'est compliqué!

La complexité pour notre alimentation tient du fait qu'il faille sans cesse jouer à trouver le bon équilibre sur la balance entre les bonnes (les HDL) et les "moins bonnes" ( les LDL). Les premières empêchant les deuxièmes de boucher nos artères. Sans compter qu'en cas de températures de cuisson trop élevées, les bonnes risquent de se changer en mauvaise…

Cela se corse encore quand il s'agit de respecter un ratio entre les bonnes graisses : on dit qu'il faudrait absorber quatre omega 6, pour un oméga 3. Les oméga 6 étant pro-inflammatoires, tandis que les oméga 3 étant plutôt anti-inflammatoires. Il est aisé alors de comprendre qu'un déséquilibre de ce ratio peut être perturbant pour l'organisme. Or, il est rapporté que l'alimentation occidentale a plutôt tendance à verser dans un ratio oméga 6/oméga 3 se situant entre 10/1 et 20/1... Donc PRO-INFLAMMATOIRE!

Alors plutôt que de s'arracher les cheveux à tenter des calculs savant pour équilibrer la balance, je recommende de favoriser une alimentation riche en oméga3 pour inverser au mieux cette tendance: les olives, les graines de lins et de colza, les avocats, les amandes, noisettes , noix de cajou et leurs huiles extraites à froid sont excellents pour aller dans ce sens. Le célèbre "régime méditerranéen" se prête lui-même parfaitement à une alimentation riche en oméga 3. Les poissons sauvages, les œufs (pas plus de 3 par jour) issues de poules de la filière "Bleue Blanc Cœur", voire les jambons issus de porcs nourris au lin, participeront également à améliorer notre ratio oméga 6 / oméga 3 puisque leur alimentation sera elle-même riche en oméga 3 et pauvre en farines animales, métaux lourds ou dioxine.

Ayez la fibre pour les fruits et légumes!

Les légumes ACIDES comme le chou de Bruxelles, oignons, asperge, artichaut ne ne sont pas à manger en excès. Hormis ces cas, retourner vers une nourriture alcalinisante peut passer par les légumes verts cuits à la vapeur, les lentilles, le quinoa, le riz basmati, les céréales complètes, les carottes, les petits pois frais, les pois chiches, le sojas, les pommes de terre cuite à la vapeur, etc.

Côté fruit, vous pouvez selon moi favoriser les pommes fraîches non-acides (donc pas de granny), les poires, et les bananes qui sont souvent conseillées pour prévenir les rechutes de tendinite.

Assaisonnez!

Certaines épices présentent enfin des qualités anti-inflammatoires non négligeables. Le curcuma est à ce titre la grande star du moment. Les poudres de clou de girofle, de gingembre et même de cannelle ne sont pas non plus en reste sur les propriétés anti-inflammatoire. Essayez-les dans vos plats!

En conclusion, retenons qu'une alimentation de bonne qualité et en bonne quantité a son importance dans les approches préventive et curative. Pour aller plus loin, je vous recommande quelques ouvrages: Un corps sans douleur, de Christophe Carrio (Thierry Souccar Editions, 2012, Vergèze, France) et Le mal de dos est dans l'assiette, de Jean-Pierre Marguaritte (Europromosteo, 2012).

Et pour plus d'informations sur la diététique, je vous recommande Anaïs L'Aumonier, diététicienne à domicile (https://www.facebook.com/anaisdieteticienneadomicile/)

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